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Islande

24 juin - 14 juillet 2011

26 juin 2011 : Emstrur - Hrafntinnusker

Aujourd'hui c'est "the big day". Comme le refuge suivant était déjà plein au moment de réserver, nous allons faire 2 étapes en une seule journée ! Rien ne nous fait peur.... Selon les prévisions 10 à 12h de marche nous attendent. Lever donc aux aurores : 6h15. Nous sommes les premières à partir de la chambrée et on se fait aussi discrètes que possible. Pas de petit déj., on le prendra sur la route. Ca commence bien : une petite montée pour se réveiller, dur dur... Ce n'est qu'arrivées en haut que nous réalisons, on plutôt que Manue réalise que j'ai oublié mes bâtons au refuge !! Je suis bonne pour redescendre et remonter la pente. Quel boulet ! C'est en courant que je réalise aussi que j'ai oublié de prendre mon anti-inflammatoire pour mon genou... L'alzheimer n'est pas loin !!

Nous reprenons la route cette fois au complet, mais l'orientation n'est pas tjs aisée. Plusieurs pistes se croisent par moment et nous sommes obligées de sortir la carte. Aujourd'hui il fait assez froid et il y a pas mal de vent. Manue s'improvise une paire de gants avec ses chaussettes roses. Le pouce calé dans le talon, c'est nous les professionnelles de la rando !

Bientôt ce que nous craignions arrive : le premier gué de la journée.... Un couple en train de remettre ses chaussures nous met la puce à l'oreille (Sherlock Holmes n'est pas loin..). Bien, bien, bien, de gré ou de force, il va bien falloir y aller ! Le monsieur nous indique la profondeur : jusqu'en haut du genou ! Même pas peur ! Et surtout pas le choix...

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Bon, ça c'est fait ! Nous nous mettons à rêver qu'il s'agit du seul de la journée.. doux rêve... Nous revoilà parties, vivifiées par ce petit bain... Des plateaux glaciaux interminables, parfois ponctués de rencontres qui toujours nous font plaisir : ça signifie qu'on est sur la bonne route car le doute de nous être plantées est tjs présent. Arrivée au premier refuge, celui où nous ne nous arrêtons pas pour déjeuner, nous avions décidé que çe serait au prochain. Nous reprenons la route et le "refuge du déjeuner" se profile enfin, jolie petite maison blanche au bord d'un lac dans une plaine, nous y sommes presque ! Sauf qu'il y a un gué à traverser avant, c'était trop beau....Multiples essais pour trouver un passage étroit que nous pourrions enjamber mais non, ça n'est définitivement pas possible (et puis il faut considérer qu'avec 15 kg sur le dos, les gazelles que nous sommes habituellement ont bien moins d'amplitude de saut !)

Déjeuner rapide au refuge, il est déjà 13h et on a mis 6h (la fourchette minimale donnée dans les guides, on est pas si mauvaises que ça...) pour la première partie mais nous osmmes inquiètes pour la suite : 490m de dénivelé positif ...

Nous voilà reparties, pour l'instant c'est plat, mais déjà se profile le sommet de Jökultungur à venir. Et les balises que nous apercevons toujours plus hautes (là nous avions encore la chance d'y voir à plus de 10m mais nous ne nous en rendions pas compte). Un groupe randonnant en sens inverse à l'amabilité de nous sourire en nous disant "don't worry, after the climb it's easier", ça nous donne du courage et sera le leitmotiv de la suite.... Et nous voilà parties dans l'ascencion....doucement mais sûrement... avec un massif rocheux en forme de doigt d'honneur qui semble nous narguer, ça monte, ça monte et sur notre droite un sommet complètement dans le brouillard nous inquiète un peu, allons nous devoir monter si haut et traverser cette purée de pois ? Arrivées au premier sommet, gros doute sur la route à suivre car la visibilité à 15m (brouillard et pluie sont venues agrémenter ce moment de bonheur intense !!). On voit bien une balise mais on a l'impression de revenir sur nos pas. On cherche un moment, on ne voit rien d'autre donc on y va. Nous nous avouerons bien après qu'on flippait bien toutes les deux mais ne nous le sommes pas avoué mutuellement sur le coup et c'était pas plus mal, se mettre à pleurer en pensant que notre dernière heure était arrivée n'aurait pas été d'une grande utilité.

C'est dans ce grand moment de solitude qu'il nous semble entendre des voix dans le brouillard ! Pleines d'espoir nous crions "Wouhou" et les voix se font entendre à nouveau, rien de distinct mais... Ouf...

En continuant un peu, nous apercevons en contre bas de la petite falaise où nous sommes une petite rivière et de l'autre côté un couple qui nosu fait gentiment un signe d ela main et qui s'aprête à enlever ses chaussures... Entre la joie de croiser des êtres vivants et l'apréhension d'un nouveau gué à traverser je crois que c'est la joie qui l'emporte ! Mais joie de courte durée car nos comparses venant en sens inverse du notre ne nous rassurent guère sur la suite des événements : " il y a des passages très difficiles", " si on avait su on ne serait pas venus ", " on a vu des gens qui rebroussaient chemin". Cool !! ... Nous on a pas le choix, on est trop loin du refuge précédent pour rebrousser chemin de toutes façons alors on y va ! Avant de traverser le gué, il faut déj descendre la petite falaise très abrupte et instable. Impossible avec les sacs. Manue descend donc sans le sien puis je les lui lance d'en haut. Mal visé, le mien atterit dans la rivière, grrr.... Heureusement Manue se précipite et il n'y reste que 2 secondes, les degâts ne devraient pas être trop graves. Nous traversons alors la rivière glacée (ça devient une routine...) puis nous rechaussons et continuons courageusement. Le brouillard est là et il y a de plus en plus de neige mais le chemin n'est pas si dur que ça. Il faut surtout faire très attention à ne pas marcher sur de la neige qui recouvrirait une crevasse....On en voit pas mal mais la chance est avec nous et ne ne tomberons dans aucune d'entre elles...

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Finalement, c'est la victoire (ou presque), nous apercevons le refuge. Presque parce que le chemin pour y accéder est en fait interminable. Beaucoup de neige dans un paysage époustouflant. De grandes collines nous entourent recouvertes de quelques pentes glacées. Et ça et là des sources chaudes exhalent des fumeroles donnant à l'ensemble du panorama une atmosphère peu commune !

Enfin, enfin, nous arrivons à la Hut si désirée après 11h de marche. Le warden est sur la terrasse (en short !) et nous accueille chaleureusement. Nous notons nos noms sur la liste qui sert à repérer les personnes perdues puis prenons nos marques dans ce refuge tout neuf. On s'installe à l'étage auquel on accède par un escalier si pentu que nos muscles endoloris souffrent à chaque montée/descente Des matelas à même le sol seront notre couche pour cette nuit. Durant cette éprouvante traversée, la semelle de mes chaussures à commencé à se décoller sérieusement (jusqu'à la moitié) ce qui m'inquiète sérieusement pour la suite car il reste quand même une journée de marche dans la neige avant d'arriver au Landmannalaugar..... J'explique ma situation au warden qui gentiment me propose de les réparer avec des clous et du scotch !

Bon petit repas à base de pâtes chinoises, croûtons, fromage puis assez rapidement dodo pour récupérer de cette terrible journée !

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